Bilan des élections départementales 2015, Loire-Atlantique (44)

Canton Rezé-2, exemple d’un collectif citoyen

Projet de contribution personnelle (qui n’engage que moi) et ouverte (qui ne demande qu’à être critiquée ou commentée par toutes et tous) au bilan des départementales.

Contexte local (version du 30 mars 2015)

Lors des dernières municipales, le collectif Rezé A Gauche Toutes a mis en ballottage la liste PS-PC-EELV-UDB.

[Résultat du collectif au premier tour :18,11 % (Résultat au second tour :16,08 %)]

De la même manière qu’ils l’avaient fait avant ces municipales, les membres du collectif Rezé A Gauche Toutes, ont, lors de la phase préparatoire aux élections départementales, cherché à s’entendre avec l’ensemble des citoyen-ne-s, partis et associations avec lesquelles ils et elles partagent un nombre significatif d’idéaux et de luttes militantes, dont Europe Écologie – Les Verts. Un collectif de citoyen-ne-s dédié aux départementales s’est constitué.

Une fois officiellement désigné comme candidate remplaçante et candidats titulaire pour Europe Écologie – Les Verts, après quelques échanges et discussions, Catherine ESNEE et François NICOLAS ont désiré rejoindre le collectif. Le collectif a reçu favorablement cette demande. Le collectif tirant au sort ses candidats, le hasard n’a pas désigné Catherine ESNEE et a désigné François NICOLAS comme remplaçant.

La concrétisation de l’ouverture à EELV, mais aussi à Nouvelle Donne, de ce collectif de la gauche alternative citoyenne écologiste et solidaire permet de contredire celles et ceux qui dénigrent ces citoyen-ne-s en les classant systématiquement à l’extrême gauche alors qu’ils et elles défendent, au sein du conseil municipal, des positions tout-à-fait similaires à celles que défendait la première liste écologiste élue à Rezé, liste qui à l’époque constituait également une opposition de gauche au PS.

Premier tour (version du 30 mars 2015)

Au premier tours des départementales, deux autres binômes candidats de gauche se sont présentés en plus du collectif citoyen et du PS. Au sein de ces binômes, étaient présents ou présentes des membres de la majorité municipale. L’un de ces binômes se présentait avec, entre autres logos, le logo du Parti de Gauche, sans l’autorisation du Parti de Gauche qui, quant à lui, soutenait la liste citoyenne. Des rumeurs ont alors circulé sur ces binômes et cette instrumentalisation du logo du Parti de Gauche : il y aurait eu une volonté de semer le doute, de fractionner l’opposition de gauche.

[Résultat du premier tour : PS: 36,55% , UMP: 22,39% , Collectif de citoyen-ne-s écologistes et solidaires: 15,66% , FN: 15,05% , PC: 7,02% , UDB: 3,30% , Blanc: 2,85%]

Second tour (version du 30 mars 2015)

Au second tour des départementales, alors qu’EELV avait refusé que son logo soit utilisé par le PS sur ce canton, le logo d’EELV a été ajouté a un document de propagande diffusé par le PS. Il me semble que du fait de la large avance du binôme soutenu par le PS sur le binôme soutenu par l’UMP, ceci n’avait pas d’intérêt direct. Ainsi, que ce soit une erreur ou un acte volontaire, il n’est pas impossible que cette utilisation du logo EELV, soit, par le trouble qu’il pouvait jeter au sein du collectif, une tentative d’affaiblissement de l’ouverture du collectif de la gauche alternative citoyenne écologiste et solidaire.

[Résultat du second tour : PS: 63,88% , UMP: 36,11%]

Bilan personnel - déroulement externe (version du 30 mars 2015)

Si certains ou certaines ont pu considérer, inconsciemment ou non, qu’il pourrait exister un intérêt à fragiliser cette démarche par d’autres biais que le débat, c’est peut-être qu’elle désarme celles ou ceux qui considèrent une élection non pas comme un moyen de proposer des alternatives, des choix, une occasion de débattre mais uniquement comme un moyen d’augmenter le pouvoir de leur famille de pensée.

Ces divers incidents crédibilisent l’hypothèse que malgré nos différences, les convergences entre les collectifs citoyens, le Parti de Gauche, Ensemble, Nouvelle Donne et Europe Écologie – Les Verts représentent un réel espoir d’influence des politiques publiques par les gauches alternatives citoyennes écologistes et solidaires.

Sans le collectif citoyen, sans cette opposition de gauche déterminée et crédible, l’opposition xénophobe d’extrême droite aurait pu être la troisième force politique sur Rezé 2. Ceci suffit à croire en la nécessité de cet élargissement de l’offre politique par une alternative de gauche écologiste et solidaire. On ne peut lutter contre la xénophobie et le racisme si celles et ceux qui refusent ce système n’ont que l’extrême droite pour exprimer leur envie de changement, si aucune autre offre politique crédible ne propose de véritable alternative.

Une alternative citoyenne écologiste et solidaire est porteuse de sens, porteuse d’avenir.

Bilan personnel - déroulement interne (version du 30 mars 2015)

Au sein d’un parti politique, les modalités de décisions sont définies par des statuts et tous les sujets sont étudiés, approfondis et débattus en permanence. Ceci facilite les prises de position dans l’urgence d’une campagne électorale. Au sein même d’un collectif, une telle structuration pourrait en elle-même être contre-productive dans la mesure où en rapprochant le fonctionnement d’un collectif du fonctionnement des partis, ce collectif pourrait structurellement n’être qu’un parti politique de plus.

Ceci rend difficile les prises de position rapide mais, est-ce un inconvénient ou une force que de s’interdire l’urgence, que de se donner le temps de débattre?

Toutefois, pour que ces débats au fil de l’eau se passe au mieux, pour éviter les lieux communs ou les quiproquo, il pourrait être souhaitable de ne pas attendre les campagnes électorales pour apprendre à dialoguer, à travailler ensemble. Les collectifs s’enrichirait en se basant sur des structures de dialogues, extérieures aux collectifs, indépendantes, ouvertes à toutes et à tous.

Il me semblerait utile qu’à minima nous nous invitions régulièrement à débattre de tous les sujets, que nous nous efforcions d’échanger régulièrement sur nos positionnements politiques ou stratégiques.

Dans les faits, de nombreuses personnes membres des collectifs se retrouvent déjà à de multiples occasions : lutte contre TAFTA, lutte pour l’audit de la dette, lutte contre la production de déchets nucléaires, lutte pour la préservation des emplois liés à l’aéroport international de Nantes Atlantique, réseau du Retz’L (la monnaie locale du Pays de Retz), Revenu de Base Inconditionnel, Alternatiba… Peut-être faut-il réfléchir à des moyens de valoriser ou élargir ces convergences.

Nous pourrions, sans préjuger des configurations futures lors des prochaines échéances électorales, continuer à débattre, à échanger, à construire une autre façon de faire de la politique, à diminuer le domaine de la concurrence.

Personnellement, je rêve que quand bien même nous ne nous présenterions pas réunis lors d’une échéance électorale, nous soyons capable de faire campagne ensemble ! Je rêve que nous transformions les élections en des moyens de construire et aider à l’émergence d’alternatives et non plus des moyens d’augmenter le pouvoir d’un groupe de personnes ou d’une famille de pensée.

Avanti !

François NICOLAS, REZE(44)

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