De la nécessaire part socialisée des revenus.

Les cotisations sociales sont utiles. C’est étrange de devoir l’écrire.

Les médias parlent de « charges sociales » et non de cotisations. La pensée unique nous répètent sans relâche que les cotisations sociales sont des charges insupportables pour les entreprises. Cette vision étrange est devenue une vérité dans tous nos esprits.

Pourtant, une société privée n’emploie pas un salarié par charité, pour lui donner un salaire, mais pour capter le travail de ce salarié et ne lui attribuer qu’une part de ce que ce travail lui rapporte, sinon, elle licencie. De même, quand une société privée a une activité dans un pays, elle en exploite les avantages matériels (routes, hôpitaux, communication, écoles, sécurité, stabilité politique, ressources naturelles…) ou humains (qu’ils soient travailleurs ou consommateurs) et ne lui rend qu’une part de ses profits, sinon, elle fait faillite ou change de pays.

Les activités d’une entreprise dépendent de son environnement. C’est un fantasme que d’imaginer des entreprises qui n’auraient besoins de personne, qui ne profiteraient pas des infrastructures, qui ne profiteraient pas de tous ce qu’on fait leurs prédécesseurs et de tous ce que font leurs contemporains. Toute entreprise profite de ces écoles qui ont permis à leurs dirigeants, dirigeantes, salariés et salariées d’acquérir quelques savoirs ou de ses hôpitaux et cliniques qui leurs permettent de rester en vie. A minima, toute entreprise a besoin de clients et clientes en capacité d’acheter les biens et services produits.

Les cotisations sociales sont utiles à la société qui permet l’existence des entreprises mais les entreprises produisent de plus en plus de richesses avec de moins en moins de salariés. Ainsi, les cotisations sociales sont de moins en moins bien distribuées et de moins en moins comprises et acceptées. Même des dirigeants et dirigeantes auto-proclamés socialistes cherchent à les diminuer. Il nous faut inventer d’autres moyens complémentaires et acceptés par toutes et tous pour continuer à vivre ensemble. Un revenu de base inconditionnel est un de ces moyens complémentaires potentiels.

En établissant le droit de toutes et de tous de vivre décemment, un revenu de base inconditionnel prend en compte la richesse de toutes et de tous, la nécessité, pour le bon fonctionnement de notre économie, de permettre à toutes et à tous de vivre décemment.

S’il faut parler « économie de droite », un revenu de base inconditionnel est de nature à stabiliser « le marché intérieur » et « l’employabilité ».

S’il faut parler « économie de gauche » un revenu de base permettrait à toutes et à tous d’enfin bien vivre, serait de nature à redonner du sens à nos sociétés, à notre désir de vivre ensemble.

S’il faut parler écologie, un revenu de base permettrait d’en finir avec les travaux dangereux pour la survie de l’homme sur Terre, travaux qui ne trouvent de travailleurs que par l’obligation d’avoir un emploi pour avoir un revenu.

Face aux délitement de nos sociétés, à la multiplication des crises économiques structurelles, il faut rapidement inventer d’autres manières de vivre ensemble. Il faut compléter notre « contrat social ». Luttons pour la mise en place rapide d’un revenu de base suffisant. C’est juste nécessaire, vite.

François NICOLAS, REZE(44)
http://www.mingata.eu

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